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Henry Wadsworth Longfellow (1807–1882). Complete Poetical Works. 1893.

Flower-de-Luce

Noël

  • Envoye à M. Agassiz, la Veille de Noël 1864, Avec un Panier de Vins Divers
  • The basket of wine which Mr. Longfellow sent to his friend with these verses was accompanied by the following note: “A Merry Christmas and Happy New Year to all the house of Agassiz! I send also six good wishes in the shape of bottles. Or is it wine? It is both; good wine and good wishes and kind memories of you on this Christmas Eve.”
  • A translation of the verses was printed by Mr. John E. Norcross of Philadelphia in a brochure, 1867.
  • L’ Académie en respect,
  • Nonobstant l’incorrection
  • A la faveur du sujet,
  • Ture-lure,
  • N’y fera point de rature;
  • Noël! ture-lure-lure.
  • GUI BARÔZAI.


  • QUAND les astres de Noël

    Brillaient, palpitaient au ciel,

    Six gaillards, et chacun ivre,

    Chantaient gaîment dans le givre,

    “Bons amis,

    Allons done chez Agassiz!”

    Ces illustres Pèlerins

    D’Outre-Mer adroits et fins,

    Se donnant des airs de prêtre,

    A l’envi se vantaient d’être

    “Bons amis

    De Jean Rudolphe Agassiz!”

    Œil-de-Perdrix, grand farceur,

    Sans reproche et sans pudeur,

    Dans son patois de Bourgogne,

    Bredouillait comme un ivrogne,

    “Bons amis,

    J’ai dansé chez Agassiz!”

    Verzenay le Champenois,

    Bon Français, point New-Yorquois,

    Mais des environs d’Avize,

    Fredonne à mainte reprise,

    “Bons amis,

    J’ai chanté chez Agassiz!”

    À côté marchait un vieux

    Hidalgo, mais non mousseux;

    Dans le temps de Charlemagne

    Fut son père Grand d’Espagne!

    “Bons amis,

    J’ai diné chez Agassiz!”

    Derrière eux un Bordelais,

    Gascon, s’il en fut jamais,

    Parfumé de poésie

    Riait, chantait, plein de vie,

    “Bons amis,

    J’ai soupé chez Agassiz!”

    Avec ce beau cadet roux,

    Bras dessus et bras dessous,

    Mine altière et couleur terne,

    Vint le Sire de Sauterne;

    “Bons amis,

    J’ai couché chez Agassiz!”

    Mais le dernier de ces preux,

    Etait un pauvre Chartreux,

    Qui disait, d’un ton robuste,

    “Bénédictions sur le Juste!

    Bons amis,

    Bénissons Père Agassiz!”

    Ils arrivent trois à trois,

    Montent l’escalier de bois

    Clopin-clopant! quel gendarme

    Peut permettre ce vacarme,

    Bons amis,

    À la porte d’Agassiz!

    “Ouvrez done, mon bon Seigneur,

    Ouvrez vite et n’ayez peur;

    Ouvrez, ouvrez, car nous sommes

    Gens de bien et gentilshommes,

    Bons amis

    De la famille Agassiz!”

    Chut, ganaches! taisez-vous!

    C’en est trop de vos glouglous;

    Epargnez aux Philosophes

    Vos abominables strophes!

    Bons amis,

    Respectez mon Agassiz!