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Home  »  The Oxford Book of French Verse  »  146. Épitaphe d’ Élisabeth Ranquet

St. John Lucas, comp. (1879–1934). The Oxford Book of French Verse. 1920.

Pierre Corneille 1606–†1684

146. Épitaphe d’ Élisabeth Ranquet

NE verse point de pleurs sur cette sépulture,

Passant: ce lit funèbre est un lit précieux,

Où gît d’un corps tout pur la cendre toute pure;

Mais le zèle du cœur vit encore en ces lieux.

Avant que de payer le droit à la nature,

Son âme, s’élevant au delà de ses yeux,

Avait au Créateur uni la créature;

Et marchant sur la terre elle était dans les cieux

Les pauvres bien mieux qu’elle ont senti sa richesse:

L’humilité, la peine étaient son allégresse;

Et son dernier soupir fut un soupir d’amour.

Pasant, qu’à son exemple un beau feu te transporte,

Et loin de la pleurer d’avoir perdu le jour,

Crois qu’on ne meurt jamais quand on meurt de la sorte.